Mention de source
Photographe: Sarah Rouleau

Biographie

Écrivaine, poète, Laure Morali vit à Montréal. 

Ses principaux recueils de poèmes parus aux éditions Mémoire d’encrier s’intitulent La terre cet animal (2003 et 2021), Orange sanguine (2014) et Personne seulement (2023). Le souffle des éléments, la transmission de savoirs anciens, le pouvoir des mots et la transformation des êtres traversent son œuvre. Motifs que l’on retrouve dans ses récits poétiques Traversée de l'Amérique dans les yeux d'un papillon (Mémoire d'encrier, 2010), Comment va le monde avec toi (2013) et En suivant Shimun (Boréal, 2021). Ses textes ont été traduits en espagnol, anglais, slovène, polonais, innu-aimun et mandarin. 

Les ateliers d’écriture animés par Laure Morali ont donné des fruits tels que l’album Mingan mon village, poèmes d’écoliers innus, illustré par Rogé (La Bagnole, 2012, prix jeunesse des libraires 2013) ; ou encore l’anthologie Nin auass/Moi l’enfant codirigée avec Joséphine Bacon (Mémoire d’encrier, 2021) qui a reçu le prix Poésie des enseignants de français du Québec en 2022. 

Les multiples racines et enracinements de Laure Morali sont à l’origine de la plupart des projets littéraires qu’elle a menés en leur confiant la fonction de créer des ponts, de favoriser les dialogues entre cultures pour permettre une meilleure connaissance des uns et des autres, comme en témoigne l’anthologie de correspondances littéraires Aimititau ! Parlons-nous ! (Mémoire d’encrier) qu’elle a initiée et dirigée en 2008 (réédition en 2017).

Laure a également réalisé des films documentaires, parmi lesquels L’ours et moi, portrait de l’écrivain N. Scott Momaday. Elle est l'auteure de l'album et film d'animation La P'tite Ourse, illustré par Fabienne Collet et mis en musique par Titi Robin. 

Son site : http://lauremorali.net

 

Site : http://lauremorali.net

Entrevue

Lisiez-vous de la poésie quand vous étiez à l'école ? Y a-t-il un poème en particulier dont vous vous souvenez ?

Oui, je lisais beaucoup de la poésie à l’école. 

À l’école primaire, nous apprenions des poèmes par cœur et les récitions devant la classe.

Je me souviens en particulier de : « La chanson des escargots qui vont à l’enterrement » de Jacques Prévert.

Quand avez-vous commencé à écrire de la poésie ? Et quand avez-vous commencé à vous considérer poète ?

J’ai commencé à écrire de la poésie à l’âge de treize ans. Il m’a fallu beaucoup de pages noircies avant de me concevoir comme poète. C’est arrivé en 1993, lors de ma maîtrise en création littéraire à l’Université du Québec à Montréal, année pendant laquelle ma pratique d’écriture est devenue quotidienne. J’écris maintenant depuis trente-trois ans. 

Comment voyez-vous le « travail » des poètes ?

Le poète prend soin du langage. Il le nettoie de tous les lieux communs. Il le rend neuf et fait entendre la puissance interne de chaque son, pour créer une musique qui nous transforme. Le poète fait dire aux mots des choses que personne avant lui n’avait jamais dites. Tout en donnant l’impression de jouer avec les mots, le poète travaille à redonner au langage sa dimension sacrée. Écrire permet de faire circuler le souffle du monde dans l’enveloppe des mots et, comme les mots font partie de notre corps, la poésie aide à mieux respirer. L’Autre entre dans le texte, notre regard se lave. L’écriture est le seul pays où il fait bon se sentir étranger. Le poète s’enfonce dans le silence, creuse le temps et recueille les traces infimes d’émotions passagères qu’il rend éternelles. « À l’image d’une rivière peu profonde dont on voit le lit de sable fin », la légèreté fluide dépeinte par Bashô s’éprouve pas à pas, avec l’intuition du temps et des frictions nécessaires aux rochers pour se changer en poussière soyeuse. Les mots polis par l’eau font naître des oiseaux qui portent des messages jusqu’au ciel. La poésie vit au pays de l’enfance. En chaque enfant sommeille un maître en poésie. Le poète ouvre une fenêtre sur le monde, celui qui nous enveloppe comme celui que nous portons à l’intérieur de nous-mêmes.

 

Si vous avez un poème dans notre anthologie, qu’est-ce qui vous a inspiré lors de son écriture ?

L'eau de cologne de ma grand-mère, son regard brûlant, la couleur des fruits qui lui rappelaient sa terre natale (les Aurès en Algérie), ainsi que ses bracelets en forme de serpents qu'elle tenait de ses grands-mères m'ont inspiré ce poème  J'ai voulu creuser dans sa mémoire lointaine en prenant appui sur des souvenirs légers de l'enfance. Les orangers est un poème inspiré par de mystérieux liens de sang, entre détermination et nostalgie, puissance et impuissance. L'amour qui traverse les générations est un puits sans fond. 

Si vous deviez choisir un poème à mémoriser dans notre anthologie, lequel serait-ce ?

« Je ne trouve pas toujours... » de Louise Dupré

Publications

Titre
Personne seulement
Maison d'édition
Mémoire d'encrier
Date
2023
Type de publication
Recueil
Titre
Nin Auass - Moi l'enfant
Maison d'édition
Mémoire d"encrier
Sous la direction de
Laure Morali et Joséphine Bacon
Date
2021
Type de publication
Anthologie
Titre
La terre cet animal
Maison d'édition
Mémoire d'encrier
Sous la direction de
Laure Morali
Date
2021
Type de publication
Recueil
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